Puissance politique des images, Puf – La Vie des Idées, 2023
• Ophir Levy & Emmanuel Taïeb, Introduction
• Aurélie Ledoux, The Looming Tower face au conspirationnisme. Retour sur les images du 11-Septembre
• Emmanuel Taïeb, Rodney King et George Floyd : de l’image-témoin à l’image-preuve des violences policières
• Ophir Levy, Samouni Road, ou la manufacture politique des images
• Ania Szczepanska, Images des grèves polonaises, ou les facettes d’un kaléidoscope
• Dork Zabunyan, Donald Trump, intercepter les flux, sidérer les esprits
• « On ne sort jamais d’une image politique », entretien avec la photoreporter Adrienne Surprenant, par Ophir Levy & Emmanuel Taïeb
House of Cards. Monsters in Politics, Londres, Intellect Books, 2022
édition revue et augmentée, traduction par Lucy Garnier
House of Cards: zločin u politici, Belgrade, Fakultet za medije i komunikacije, 2021
Traduction de House of Cards. Le crime en politique, par Jasna Vidic
Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité, avec Rémi Lefebvre, Bruxelles, De Boeck, 2020, 192 p.
• Rémi Lefebvre & Emmanuel Taïeb, L’activité politique au prisme des séries
• Antoine Faure, Baron noir : de l’urgence en politique
• Arthur Delaporte, Quand Baron noir s’impose au Parti socialiste : des effets de réel aux effets sur le réel
• Nicolas Bué & Nicolas Kaciaf, Refaire société. The Walking Dead ou quand le mort saisit le vif (avec les dents)
• Patrick Lehingue, Les leçons politiques de Game of Thrones, Iglesias et Podemos
• Corinne Daniellot & Florence Ihaddadene, Mouvements féministes et mobilisations improbables dans The Handmaid’s Tale
• Christian Le Bart, Borgen. Le droit aux émotions d’un(e) Premier ministre
• Rémi Lefebvre, Rendre sensible l’illusio du professionnel de la politique. Philippe Rickwaert dans Baron noir
• Emmanuel Taïeb, Ce que la fiction fait à la politique : House of Cards et Designated Survivor
• Emmanuel Cherrier, Quand Mr Smith est à Oslo et devient (presque) Machiavel : Occupied
• Clémentine Fauconnier, De Kaamelott à Veep, la dérision comme point de vue : ce que les clowns au pouvoir disent de l‘activité politique
• Sandrine Lévêque & Frédérique Matonti, Brigitte Nyborg ou l’impossible réussite des femmes en politique. Ce que Borgen nous dit du genre en politique
Accueil critique
Sylvia Zappi, « De “Borgen” à “Baron noir”, un livre de décryptage des séries politiques, miroirs du réel », lemonde.fr, 15/01/2021
Nicolas Demorand, « L’info en 80 secondes », France Inter, 15/01/2021
Thomas Michaud, recension sur Lectures.org
Sébastien Ségas, recension dans Politix, 132, 2020
Marjolaine Boutet, recension dans Parlement[s], 35, 2021
Hiding the Guillotine. Public Executions in France, 1870-1939, Cornell University Press, 2020
Version revue et augmentée de La Guillotine au secret, traduite par Sarah-Louise Raillard, avant-propos de Mitchel P. Roth.
Hiding the Guillotine examines the question of state involvement in violence by tracing the evolution of public executions in France. Why did the state move executions from the bloody and public stage of the guillotine to behind prison doors? In a fascinating exploration of a grim subject, Emmanuel Taïeb exposes the rituals and theatrical form of the death penalty and tells us who watched, who participated in, and who criticized (and ultimately brought an end to) a spectacle that the state called « punishment. »
France’s abolition of the death penalty in 1981 has long overshadowed its suppression of public executions over forty years earlier. Since the Revolution, executions attracted tens of thousands of curious onlookers. But, gradually, there was a shift in attitude and the public no longer saw this as a civilized pastime. Why? Combining material from legal archives, police files, an executioner’s notebooks, newspaper clippings, and documents relating to 566 executions, Hiding the Guillotine answers this question.
Taïeb demonstrates the ways in which the media was at the vanguard of putting an end to the publicity surrounding the death penalty. The press had ample reason to be critical: cities were increasingly being used for leisure activity and prisons for those accused of criminal activity. The agitation surrounding each execution, coupled with a growing identification with the condemned, would blur these boundaries. Ranked among the top hundred history books by the website, Café du Web Historizo, Hiding the Guillotine has much to impart to students of legal history, human rights, and criminology, as well as to American historians.
House of Cards. Le crime en politique, Puf, 2018, 192 p.
Sous les apparences d’une série politique, House of Cards explore l’affirmation subversive de Machiavel : et si le prince était un animal féroce ? Que se passerait-il si des vampires investissaient le monde politique ? Parviendraient-ils à maîtriser leur soif de sang ou seraient-ils fidèles à leur nature profonde? Dans leur quête vengeresse de pouvoir, Frank Underwood, sa femme Claire et son adjoint Doug Stamper font voler en éclats la frontière entre le bien et le mal. La nécessité l’emporte toujours sur la morale commune : ils sont des prédateurs qui entendent bien gagner la lutte pour la survie.
Ce livre analyse la façon dont les créateurs de la série mettent en scène des figures criminelles et monstrueuses, telles qu’on peut les trouver dans l’univers du polar ou des films d’horreur, puis les implantent dans l’univers politique qui, par sa faible résistance à la violence, devient un laboratoire de destruction systématique. Dans cette variation sur le conflit entre brutalisation et civilisation, la politique devient le lieu même du crime.
Accueil critique
Antoine de Caunes, Popopop, France Inter, chronique de Charline Roux (37’29), 20/02/2018
« “House of Cards” »: la politique envisagée comme crimes en série », interview avec Mathieu Champalaune, Les Inrockuptibles, 23/02/2018
Damien Connil, « L’imaginaire monstrueux au pouvoir », Grief. Revue sur les mondes du droit, 5, 2019, p. 193-199
Sabine Chalvon-Demersay, recension dans la Revue française de science politique, vol. 70, n°2, 2020
Le social à l’épreuve du dégoût, avec Dominique Memmi et Gilles Raveneau, préface de Georges Vigarello
Rennes, PUR, coll. « Le sens social », 2016, 216 p.
Corps du malade, du mourant, du mort, du pauvre : au cœur de nos sociétés contemporaines, des agents administrent pour le monde social et à sa place les marges de la vie biologique et sociale. Comment les pompiers, les travailleurs sociaux, les employés des pompes funèbres, les aides-soignantes, les infirmières et médecins se débrouillent-ils avec le « sale boulot » ? Parmi les émotions dont ils peuvent être affectés, il en est une, particulièrement archaïque, apparemment spontanée et difficile à réprimer : le dégoût. Il renvoie aux sensations du corps, mais recèle aussi une dimension sociale : pas seulement dégoût du goût des autres, mais peur de devenir comme eux, surtout s’ils sont jugés socialement inférieurs. Le dégoût traduit une urgence à se « séparer ». Réaction somatique à la crainte du rapprochement physique et social, émotion « mixophobe », le dégoût trace une frontière avec l’Autre, révélant les inavouables sociaux de nos sociétés.
Cet ouvrage interroge ce que le dégoût « fait » aux interactions. On y découvre l’opposition radicale entre coulisses et scène, régie par l’’autocensure professionnelle, et les mille stratagèmes permettant d’affronter ce qui révulse. Limitation du toucher, port de gants, lavage obsessionnel, embellissement du cadavre et toilettage des mots eux-mêmes, autant de techniques visant à mettre à distance la vie organique… des autres. Révélatrice d’une souffrance spécifique au travail, ces stratégies professionnelles avouent une ambivalence d’autant plus menaçante qu’elle semble de plus en plus indicible. Car secrété par le processus de civilisation, le dégoût est pris dans des interdits sociétaux incitant à le taire. Cela en fait un instrument d’autant plus précieux de lecture du monde social. Cet ouvrage apporte ainsi une contribution importante à l’histoire, à la sociologie et à l’anthropologie des sensibilités.
Accueil critique
Jérôme Vachon, « L’aveu du dégoût, un interdit professionnel », Actualités sociales hebdomadaires, n°2987, 9 décembre 2016, pp.38-39
Stéphane Le Lay, Lectures, 25/01/2017
Julien Bernard, « Sale boulot », La Vie des Idées, 09/06/2017
Sabine Delzescaux, Nouvelle revue de psychosociologie, n°25, 2018
Sabine Delzescaux, recension en anglais dans Human Figurations, vol. 8, 1, 2019
Edouard Gardella, « Les métiers du dégoût contrôlé », Sociologie du travail, vol. 61, 2, 2019
La guillotine au secret. Les exécutions publiques en France, 1870-1939
Paris, Belin, coll. « Socio-histoires », 2011, 317 p.
L’abolition de la peine de mort en France en 1981 a longtemps éclipsé un événement tout aussi marquant : la suppression du caractère public des exécutions en 1939. Car depuis la Révolution, la mise à mort était un rituel de violence qui pouvait attirer plusieurs dizaines de milliers de curieux. Une cérémonie de rue, nocturne et trouble, où se pressent badauds et bourgeois désireux de voir les bois de justice, l’exécuteur, et des criminels plus ou moins célèbres. Et les occasions ne manquent pas, car sous la IIIe République on compte des centaines d’exécutions publiques dans des dizaines de villes, dont bien sûr Paris. A quoi ressemblait ce théâtre sanglant de la guillotine ? Et comment a-t-il fini par être relégué à l’intérieur des prisons ? A partir d’archives judiciaires, policières, des carnets du bourreau Deibler, et de sources d’une époque hantée par le crime et les faits divers, cet ouvrage analyse la progressive contestation du spectacle de l’exécution. Cette mise au secret s’opère sous l’impulsion de plusieurs mouvements concomitants : sensibilités heurtées des élites, et notamment de journalistes qui s’identifient au supplicié, concurrence de l’emprisonnement, ou encore répugnance des autorités à organiser un guillotinage, quand elles peuvent simplement communiquer par voie de presse sur sa bonne tenue. Au croisement de la science politique, de l’anthropologie et de l’histoire des mentalités, ce livre met au jour les mécanismes par lesquels la République a civilisé la peine capitale.
Accueil critique (dans l’ordre de parution)
Nicolas Offenstadt, « Cachez cette guillotine », Le Monde, 25/02/2011 (version jpg)
Vincent Petit, Liens Socio, 24/03/2011
David Forest, La Gazette du Palais, 17-19/04/2011
Dominique Kalifa, Libération, 21/04/2011
Katia Labat, « La mort en public », Trop Libre. Fondation pour l’innovation politique, 20/05/2011
L’Histoire, n°365, 06/2011
Michel Porret, Revue française de science politique, vol. 61, 3, 2011
Alexandre Boza, Clionautes.org, 13/07/2011
Laurence Guignard, « “Cachez cette guillotine…” », Nonfiction.fr, 28/07/2011
Arnaud-Dominique Houte, « Cachez cette guillotine », laviedesidees.fr, 22/09/2011
Olivier Marin, Etudes, tome 415, 10, 2011
Jean-Lucien Sanchez, Histoire pénitentiaire, vol. 10, octobre 2011 ; repris sur Criminocorpus.
Simon Grivet, Annales HSS, 67e année, 1, janvier-mars 2012
Pascal Bastien, Crime, Histoire & Sociétés / Crime, History & Societies, vol. 16, 2, 2012 ; mis en ligne le 13 mars 2013
Martin Bergman, « Avrättningarnas historia i Frankrike », Scandia, tidskrift för historisk forskning, 79:1, Lund 2013, s 138-144
Johanna Siméant, Human Figurations, vol. 3, 2, June 2014
Classé parmi les 100 meilleurs essais historiques par le site Café du Web – Historizo. 25/02/2012